Histoire
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Découvrez l'histoire de ce joyau du gothique rayonnant situé au cœur du Paris historique sur l’île de la Cité !
Précieux vestige du palais royal de la Cité, la Sainte-Chapelle est édifiée au milieu du XIIIe siècle par Louis IX, futur Saint Louis, pour abriter les plus prestigieuses reliques de la Passion du Christ : la Couronne d’épines et le fragment de la Vraie Croix.
Réalisée en moins de 7 ans, un temps record, la Sainte-Chapelle est conçue telle une pièce d’orfèvrerie, dont les murs de lumière exaltent la monarchie capétienne et le royaume de France.
Endommagée à la Révolution, l’ancienne chapelle palatine devient un laboratoire pour la restauration des monuments historiques au XIXe siècle. Réparties en 15 verrières de 15m de hauteur, les vitraux des 1113 scènes de l’Ancien et du Nouveau Testament racontent l’histoire du monde, selon la Bible, jusqu’à l’arrivée des reliques à Paris au XIIIe siècle.
Figure incontournable, Louis IX, dit «le Prudhomme » et plus communément appelé Saint Louis, est un roi de France capétien né le 25 avril 1214 à Poissy et mort le 25 août 1270 à Carthage, près de Tunis. Il régna pendant plus de 43 ans, de 1226 jusqu'à sa mort.
Louis IX est considéré comme un saint de son vivant, il est canonisé par l'Église catholique en 1297.
Il hérite de la couronne à la mort de son père, le roi Louis VIII, alors qu'il n'est âgé que de douze ans. C’est Blanche de Castille, sa mère dont il reçoit une éducation stricte et pieuse, qui assure la régence jusqu’à sa majorité.
Si l’on ne connaît pas précisément le maître d’œuvre de la Sainte-Chapelle, nul doute que son commanditaire, Saint Louis, a joué un rôle considérable dans la conception même de cet édifice, conçu tel un écrin reliquaire exaltant les reliques de la passion et le pouvoir politique du monarque.
À l'époque médiévale, la ferveur chrétienne attribuait une très grande valeur aux reliques dont la possession conférait un prestige considérable.
En 1239, au terme de deux années de négociation, Louis IX rachète la couronne d'épines à Beaudouin Il de Courtenay, empereur latin de Byzance.
D'autres reliques (22 au total, dont un fragment de la Croix) furent acquises en 1241, Louis IX décide alors d'édifier un monument digne de ce trésor.
Par cette acquisition extraordinaire, 135 000 livres tournois, soit la moitié des revenus annuels du royaume, Saint Louis exprime sa piété, mais accroît en outre le prestige de la France.
Paris devient, aux yeux de l’Europe médiévale, une « nouvelle Jérusalem », et par là même, le phare de la chrétienté occidentale.
L'édifice est également conçu comme une chapelle palatine, située au cœur de la résidence des rois capétiens sur l’île de la Cité. Elle comprend un niveau supérieur, la chapelle haute dans laquelle sont exaltées les reliques de la Passion du Christ et réservée au roi et à ses hôtes de marque, et une chapelle basse servant au personnel du palais. La chapelle haute était directement reliée aux appartements du roi par une galerie (« la galerie mercière » qui tient son appellation des nombreuses échoppes qui s’y trouvaient).
La tribune des reliques, installée dans les années 1260 et reconstituée lors de la restauration du XIXe siècle, supportait la grande châsse d’argent et de cuivre doré qui accueillait les saintes reliques. La châsse et les reliquaires (coffret, destiné à contenir une ou plusieurs reliques) ont été fondus à la Révolution et la plupart des reliques ont disparu. La couronne d’épines, toutefois, a pu être préservée et a rejoint le trésor de la cathédrale Notre-Dame en 1806.
Si la fonction reliquaire du monument a disparu (la Sainte-Chapelle n’est plus affectée au culte depuis la Révolution), le monument rayonne encore aujourd’hui comme l’un des plus extraordinaires chefs d’œuvre du gothique rayonnant.
Vous serez sans doute saisis lors de votre visite par l’extrême légèreté architecturale de la chapelle haute et ses 670 m2 de verrières qui vous enveloppent dans une lumière extraordinaire et intense. Conçue, tel un vaisseau unique de quatre travées se terminant par un chevet à 7 pans, sa forme reliquaire lui confère une verticalité saisissante et un éclat incomparable.
L'architecture, robuste et puissante de la chapelle basse, sert de support à la chapelle haute et à ses immenses vitraux. Ainsi libérés de la pierre, les murs semblent avoir disparu au profit d’immenses verrières dont l’élégance force depuis toujours l’admiration.
Vous pourrez également contempler la flèche, prouesse reconstituée au XIXe siècle et aussi incontournable dans le panorama parisien que celle de la cathédrale Notre-Dame, C’est la cinquième flèche depuis l’origine et elle s’élève à soixante-quinze mètres au-dessus du sol.
Plongez dans ce vaisseau de lumière et admirez l’ensemble de vitraux exceptionnels qui constitue l'exemple le plus complet de l'art du vitrail du 13e siècle. En effet, les deux-tiers des verrières sont d'origine. La rose de style flamboyant, est un témoignage extraordinaire du 15e siècle.
Laissez-vous éblouir par 15 verrières exceptionnelles aux dimensions vertigineuses (15m de hauteur dans la nef et 13 m dans le chœur!). Les vitraux composés de 1113 scènes de l’Ancien et du Nouveau Testament racontent l’histoire du monde selon la bible jusqu’à l’arrivée des reliques à Paris puis l’Apocalypse représentée dans la rose.
La chapelle haute est ornée d'un décor sculpté remarquable par sa finesse et sa variété. Plus de cent motifs végétaux différents animent les colonnettes, tandis que les douze statues d'apôtres illustrent deux styles de la sculpture parisienne du XIIIe siècle.
En chapelle basse, admirez les 140 chapiteaux représentatifs des nuances de l’élégante flore gothique, ainsi que les élégants petits arcs-boutants intérieurs, les « étrésillons » qui permettent de contenir la poussée des voûtes.
Endommagée par des incendies en 1630 et 1776, puis pendant la Révolution, l’édifice a servi d’entrepôt de farine, puis a été transformée en dépôt d'archives de 1803 à 1838 pour les besoins du palais de justice. Les fenêtres sont alors murées, et les vitraux sont soit détruits ou démontés et une partie est alors dispersée sur le marché de l’art, notamment en Angleterre.
Grâce à la pression de l’opinion publique et de grands défenseurs tels Victor Hugo, la Sainte-Chapelle est sauvée de la destruction. Elle fait l’objet d’un vaste chantier de restauration exemplaire entre 1840 et 1863, mené successivement par les architectes Duban, Lassus et Boeswillwald ; qui se sont attachés à lui rendre son aspect du XIIIe siècle. Ce chantier modèle a servi de laboratoire à la restauration et à la conservation des monuments historiques.